banlieue pavillonaire vue d'avion
Focus

L’étalement urbain

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Des villes qui s'étalent et dont la densité de population réduit... Ce phénomène croissant, désigné par étalement urbain, avec le développement de commerces et d'habitations pavillonnaires en périphérie des villes, des bourgs et des villages, est à l'origine de problèmes en santé-environnement.

La densité urbaine se serait réduite de plus d'un tiers en 50 ans, selon Jérôme Libeskind, expert en logistique urbaine relayé par Les Echos. Cela crée un phénomène que l'on désigne par « étalement urbain », soit l'agrandissement de la superficie d'une ville, d'un bourg et de ses banlieues, en même temps qu'une baisse de la densité de population.

Dès les années soixante, nos associations proclamaient qu' « il fallait arrêter le gaspillage de l'espace ». Elles s'inquiétaient de l'étalement urbain et du « mitage » de l'espace rural, mais aussi de la dégradation écologique accélérée du territoire sans aucun égard pour les milieux : travaux connexes au remembrement, monoculture forestière, stations touristiques ex nihilo, « aménagements » drastiques de rivières, etc.

Bruno genty, président de France Nature Environnement

« L'étalement urbain. Réflexions croisées »

Quand la densité de l'habitat est plus faible, les logements, les commerces et les infrastructures sont éloignés les uns des autres, multipliant les kilomètres à parcourir au quotidien, souvent en voiture pour les particuliers, ou en camion pour l'approvisionnement des denrées ! Ces pratiques ont un effet sur la pollution atmosphérique avec les émissions liées au trafic routier. C'est aussi source de bruit causé par les véhicules, intensifié sur les axes qui relient centres et périphéries. Les habitants des zones péri-urbaines souffrent également de manque d'activité physique car les distances qui les relient aux activités du quotidien (travail, courses, loisirs, école, etc.) et le peu d'aménagement cyclables ou piétons rendent difficile l'usage de modes doux. Une situation aussi à l'origine de stress.

Ces nouvelles zones urbaines comportent peu d'espaces collectifs, comme les parcs, offrant une vie sociale limitée tournée vers le foyer, voire une vie de solitude, pour les personnes âgées notamment, mais aussi les jeunes parents ou les adultes vivant seuls.

Enfin, les routes, les trottoirs se multiplient, participant à l'artificialisation des sols… et en conséquence à la réduction des espaces naturels et un appauvrissement de la biodiversité.

Plusieurs recherches ont été menées en Amérique du Nord sur ce sujet, comme celle-ci par exemple, publiée en 2014 dans la revue Journal of Transport & Health : « Community design, street networks, and public health » et relayée dans cet article du Washington Post : « Why sprawl may be bad for your health ».

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